Intentions
Les intentions
Les avenirs du corps
& Les sociétés de contrôle
Le monde actuel et les bouleversements de notre quotidien par les mesures sanitaires et les divers contrôles imposés ou admis, ne peuvent que nous conduire à nous poser la question du contrôle et en particulier, celui du contrôle (presque toujours) volontaire.
Qui sommes-nous face à ces mesures?.. Comment vivons-nous cette mise à distance de l’autre?.. Comment dorénavant échangeons-nous?… Que devient le corps dans tout ça?
Aux moments les plus critiques de la crise sanitaire, les relations se sont faites très naturellement à distance par les visio-conférences, les messages numériques, les réseaux sociaux, nous mettant devant le fait accompli que le corps physiques n’était plus forcément nécessaire dans nos échanges. Etrange et assez prémonitoire d’un futur de l’humanité dont ces comportements sont déjà annoncés dans les théories du transhumanisme, prévoyant, grâce aux technologies, des jours meilleurs et l’amélioration du genre et de la condition humaine… Si ce n’est que nous devons nous préoccuper autant des dangers que des avantages que présentent de telles évolutions.
David Lebreton dans « L’Adieu au corps » (Paris, Métailié, 2000), lui jetait un regard particulier sur ce paradis du Net qui est nécessairement sans corps et évoquait le changement de nos comportements relationnels et sexuels dans la sphère du web,
Quant à Gilles Deleuze, en 1987, lui nous prévenait déjà des sociétés dans lesquelles nous allions vivre. Il évoquait alors
« Les sociétés de contrôle » qui présageaient déjà du monde dans lequel nous vivons désormais.
Intuitions très prémonitoire en effet de notre existence et de nos comportements actuels. En effet, il faut bien le reconnaître, nous sommes volontaires du contrôle au sein d’un monde à la vision panoptique. Et nous voici acteurs et actrices d’une une société prônant la surveillance technologique, la biométrique, la géolocalisation et la triangulation comme la panacée du confort et de la sécurité...
Mes travaux se veulent des incarnations qui se contentent d'apporter un éclairage particulier sous une forme de constat et d'analyse, dans lequel le spectateur est parfois amené à s’impliquer.
Les oeuvres réalisées ne portent aucun jugement ni ne témoignent d'aucune prise de position et surtout pas celles des théories complotistes, que la loi de Brandolini semble analyser très à propos : « la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire »
Le monde contemporain propose comme prospective, au delà de sa propre transformation, celle de nous pencher sur l'avenir du corps.
Rituelle, diverse, culturelle et multiple, cette vision du corps n'a jamais été autant remise en question que dans le monde actuel.
Se posent dorénavant comme questions cruciales celle de l'identité, du genre et du corps communiquant.
Une des plus remarquable et troublante proposition est sans conteste, cette façon que nous avons parfois d'échanger en utilisant les avatars et les changements d'identité que nous proposent le net.
Ces constructions de personnalités utilisent des formes symboliques et fantasmatiques qui mettent le corps tangible à distance.
(…)Dissimulé sous une identité provisoire et réversible l’internaute ne craint plus de se regarder en face après une action quelconque. Nul ne sait qu’il est un chien. (…) David Le Breton, L’Adieu au corps, Paris, Métailié, 2000.
Évoquant le changement de nos comportements relationnels et sexuels dans la sphère du web, mes travaux portent, entre autre, un regard particulier sur ce paradis du Net qui est nécessairement sans corps.
Les oeuvres réalisées ne portent aucun jugement ni ne témoignent d'aucune prise de position.
Ces incarnations se contentent d'apporter un éclairage particulier sous une forme de constat et d'analyse, dans lequel le spectateur participant s'implique.