​L'impossibilité de la communication.
La première scène du Mépris de Godard semble être une parfaite illustration du détachement entre le corps réel et ses représentations.
Distance entre réalité et évocation nous permet déjà de percevoir la rupture entre ces deux êtres... Paul et Camille communiquent déjà en s’aidant des images du miroir. Comme très souvent chez Godard, l'on
se rend compte de l'inefficacité et de l'impuissance de la parole et de
la fragilité des rapports humains qui en dépendent.
Des parties intimes du corps de Camille (Brigitte Bardot), seules subsistent pour le spectateur les citations qu’elle en fait. Quant à Paul (Michel Piccoli), il ne lui est donné à voir que les images dans le miroir. Le spectateur et Paul sont condamnés à imaginer ce corps avec la perte que cela suppose.
Cette vidéo est une interprétation de cette perte inéluctable.
Terre et ciel vibrent et respirent profondément, témoins impuissants de cette rupture entre les êtres, vécue comme la fin d’un monde.

Gérard Chauvin octobre 2008



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